Tout savoir sur le phénomène de la puff
La puff est-elle une simple pratique récréative ou un problème de santé publique ? Voici la question que se posent les autorités de santé et les médias depuis quelques mois, après la recrudescence de la puff chez les adolescents, alors même que sa consommation leur est normalement interdite. Décryptage de ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur en France et dans le monde.
La puff, c’est quoi ?
La puff est une cigarette électronique jetable, et elle tient son nom de la marque Puff Bar lancée par les Américains Nick Minas et Patrick Beltran. C’est en 2019 que la puff connaît un véritable succès outre-Atlantique et fait son apparition en France. Cette alternative à l’e-cigarette est plébiscitée car elle est à usage unique : elle peut soit venir en complément de la cigarette électronique, soit se consommer seule.
En effet, la puff a un aspect très pratique. Vendue aux alentours de 8 € l’unité, elle n’a pas besoin d’être nettoyée ou rechargée comme une e-cigarette normale. Une fois que vous avez consommé les 300 à 600 bouffées disponibles, tout l’e-liquide est consommé et vous n’avez plus qu’à jeter la puff.
Les puffs sont disponibles avec nicotine, dans la limite légale de 20 mg / mL, mais sont également trouvables sans nicotine, et elles peuvent être aromatisées à différentes saveurs, notamment avec des saveurs fruitées (fruits rouges, pomme, etc.) ou avec de la menthe. Elles existent également au goût tabac, ce qui peut permettre un début de sevrage tabacologique.
La puff et les adolescents
Cependant, d’après le ministre de la Santé François Braun, la puff n’atteint pas ces objectifs et représente un véritable enjeu de santé publique. En effet, si l’intention première de la puff, d’après les revendeurs de cigarette électronique et de puff, est d’accompagner l’arrêt du tabagisme, ou encore d’être une pratique récréative et ponctuelle, la puff semble plutôt avoir l’effet inverse de banaliser le vapotage et le tabagisme.
Selon les revendeurs, la puff a plutôt comme effet induit d’être une porte d’entrée vers le tabagisme, et les adolescents auraient ainsi tendance de passer de la puff à la cigarette électronique, voire la cigarette traditionnelle, beaucoup plus nocive pour la santé.
Plus surprenant encore, alors que la puff, comme tout produit de l’industrie du tabac, est interdite aux mineurs, il semblerait que sa promotion soit faite par des influenceurs sur les réseaux sociaux, et qu’il soit facile pour des jeunes adolescents de s’en procurer, car peu de contrôles sont exercés. Comme toute pratique pouvant conduire à de l’addiction, il y a donc tout intérêt à effectuer de la pédagogie et de la prévention à ce sujet.
21 novembre 2022